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BONHOMME MAGIQUE
26 juin 2012

PREMIERE EXPERIENCE DE COURSE DANS LE DESERT SUR LA DERNIERE ETAPE DU MARATHON DES SABLES - 14 AVRIL 2012

Marathon des Sables-12 au 15-04-2012 113

Amis (es) blogueurs (euses) ,

Au cours d'une rando à la Réunion nous avons rencontrés Marc Sebe un coureur de l'extrême qui s'entraînait pour" la diagonale des fous ", depuis il nous fait partager par mail ses courses .

Elles sont comme lui dans ses phrases , dans ses commentaires on vie la transpiration et ses grands moments de partage et de solitude qu'on ses coureurs de l'extrême

merci à lui de nous les faire partager .

 Tout avait commencé fin janvier quand j'ai été contacté par l'unité Sponsoring du Groupe Allianz, dont je fais partie, et sponsor du Marathon des sables depuis 2011, pour intégrer une équipe devant participer à cette épreuve célèbre et redoutée 2 mois plus tard en avril 2012, suite au désistement de l'un des équipiers pressentis.

 Tout d'abord incrédule, j'ai pris quelques jours de réflexion avant de donner une réponse définitive, mais à priori négative compte tenu de ce délai beaucoup trop court pour préparer une telle épreuve réputée comme l'une des + exigeantes! En plus du climat et de l'environnement difficile, les coureurs sont en effet en autosuffisance complète (sauf pour l'eau) et doivent porter la totalité de leur équipement et de leur ravitaillement pour toute la semaine, ce qui transforme cette longue course de 250 km en un éprouvant défi!

Moi qui avait toujours dit que je ne ferai pas de course dans le désert (le sable et la chaleur sont 2 éléments naturels que je redoute en course), j'avoue que cette proposition inattendue et qui ne se renouvellera peut-être jamais me fait réfléchir et consulter longuement le temps d'un week-end le site internet du marathon des sables pour me faire une idée.

Je m'en tiens à mon intuition initiale de refuser cette proposition, tout en laissant la porte grande ouverte pour l'an prochain au cas où une nouvelle équipe Allianz serait montée pour le MDS 2013.

 Après avoir eu connaissance d'une solution intermédiaire consistant à courir la dernière étape au bénéfice d'associations humanitaires, c'est finalement cette piste là qui débouchera sur mon départ avec 2 autres salariés de ma filiale pour aller courir cette seule étape. En nous intégrant au déplacement organisé par l'agence Terres d'Aventures pour les familles des coureurs et aussi les sponsors et la presse pour aller voir la dernière étape.

 C'est ainsi que nous sommes partis le jeudi 12 avril après-midi sur un vol à destination de Ouarzazate au sud du Maroc. Le vendredi c'est une longue étape de 6 heures en 4x4 qui nous attendait avant d'arriver dans l'après-midi sur le lieu du dernier campement de ce MDS. Pas de chance, notre véhicule n'est pas opérationnel en mode 4x4 et la fin du trajet sera compliquée avec plusieurs ensablements successifs et la nécessité de pousser souvent pour nous sortir de cette situation difficile avant d'atteindre le campement. Une façon de s'échauffer pour l'étape du lendemain?

 Pendant que les concurrents terminent un par un cette avant-dernière étape de 42 km en approchant de la délivrance, nous découvrons le campement, le notre est tout confort par rapport aux tentes berbères des concurrents avec de grandes tentes, des petits lits et une couette, je ne suis pas habitué à tout ce confort quand je fais de la randonnée avec Françoise...

Nous aurons même droit, avec les autres "VIP", à un petit tour en hélicoptère, le temps de survoler rapidement le campement puis les dunes où se déroulera la dernière étape du lendemain. Moment sympa en attendant de découvrir par nous-mêmes l'art difficile de courir dans le sable...

Si les familles et sponsors n'ont pas accès au camp des concurrents, pour nous c'est différent car nous devons effectuer quelques formalités en vue de notre participation à l'étape du lendemain : petit briefing, remise des dossards, de la carte de pointage pour les passages aux check points et l'eau,...bref tout ce qui fait le quotidien des coureurs depuis 1 semaine. Sinon que nous arrivons sans fatigue, sans sac lourd à porter et dans des conditions de confort qui n'ont rien à voir avec celles de tous ces participants au marathon des sables!

 Nous serons finalement 5 personnes à participer à cette dernière étape, mes 2 collègues et moi, 1 personne de Terres d'Aventures qui a une grosse équipe sur la course, et l'ancien capitaine de l'équipe de France de rugby Abdelatif Benazzi, parrain de l'association Solidarité Marathon des sables et qui vient chaque année courir la dernière étape du MDS! J'ai discuté avec lui, son physique est vraiment impressionnant (1,97 m et 120 kg, c'est lui-même qui m'a donné ces chiffres...) et c'est courageux de courir ainsi dans le désert et le sable. Avec mes 1,85 m et 72 kg je me sens bien petit à côté de lui, mais je préfère être à ma place pour affronter le sable du désert le lendemain...

 Et le soir, clou de la journée, les concurrents et les familles venues pour cette étape peuvent enfin se retrouver pour un très beau concert de musique classique dans le désert, avec des musiciens venus notamment de l'Opéra de Paris. Un beau moment d'émotion dans ce cadre naturel du désert marocain!!! Une habitude prise depuis quelques années semble-t-il que ce concert au dernier campement du MDS...

La nuit est froide mais je dors bien grâce à la couette (notre jeune collègue féminine nous ayant avoué le matin s'être gelée toute la nuit...que dire des coureurs avec leur équipement minimum et la fatigue accumulée dormant à même le sol!).

 Nous y voilà enfin ce samedi matin, c'est le moment que j'attendais depuis le départ de Paris, il nous faut rejoindre le camp des concurrents, récupérer comme eux notre ration d'eau et attendre le départ prévu à 9 heures pour une étape de 15,5 km dont 9 km de dunes, les plus hautes du Maroc, pour une arrivée au village de Merzuga.

Drôle d'impression de se retrouver ainsi au milieu de ces coureurs qui ont déjà 230 km de désert dans les pattes et encore des sacs bien remplis sur les épaules et je me demande comment sont les sacs en début de course avec 1 semaine entière de ravitaillement à porter. Autant l'avouer, on a un peu l'impression de jouer les "touristes" à côté d'eux même si mon sac Raidlight fait un peu illusion. Quant à mon collègue homme, lui envisage carrément l'étape comme un jogging parisien et partira sans sac et avec sa bouteille à la main, malgré les conseils que je lui avais donnés à Paris...

 Coup de chance, je retrouve dans le sas de départ une amie engagée sur ce MDS. Je ne savais pas si elle était toujours en course car en partant de chez moi jeudi matin elle était toujours sur la longue étape de 81 km commencée la veille avec plusieurs CP encore à passer. Elle me confirme qu'elle poursuit son parcours avec une amie et à leur rythme et qu'elles seront bientôt finisher de cette édition 2012 du marathon des sables, je les félicite de pouvoir ainsi aller au bout de beau challenge!

Patrick Bauer, le créateur de cette épreuve il y a 27 ans et toujours directeur de course, fait son briefing une dernière fois pour cette édition 2012. Beaucoup d'émotion évidemment, il va même citer nos noms et les associations pour lesquelles nous courons cette dernière étape, alors que j'ai vraiment envie d'être le + discret possible, nous qui ne venons que pour cette étape de 15,5 km à côté de ces coureurs qui souffrent depuis 1 semaine et qui eux méritent un profond respect!

Cette fois c'est parti, le départ est donné et enfin je vais pouvoir vivre une (petite) étape du fameux MDS de "l'intérieur". Le peloton s'étire tout de suite entre les + rapides qui filent devant et ceux qui avancent comme ils peuvent...L'hélicoptère nous survole pour assurer les images de cette étape, les premiers km se font sur un plateau caillouteux puis de + en + sablonneux jusqu'au seul check point de l'étape atteint après 6 km. Je fais poinçonner ma carte comme les "vrais" coureurs avant un changement complet de cap pour aborder le plat de résistance de cette étape : les 9 km de dunes qui doivent nous mener jusqu'à l'arrivée.

 Et là, franchement, les paysages étaient de toute beauté et je me suis régalé tout au long de ce parcours!!! A tel point qu'au début je n'arrêtais pas de sortir mon appareil photo de mon sac et de l'y remettre, et puis j'ai compris que c'était aussi bien de l'avoir à la main pour garder le souvenir de cette très belle étape. Tous les sommets de dunes étaient pour moi une occasion de m'arrêter pour photographier les paysages ou la file des coureurs devant moi serpentant au milieu des dunes, les gravissant parfois avec l'aide des mains et les dévalant ensuite de l'autre côté.

Exactement comme moi, sinon que je faisais régulièrement des mini pauses pour mes photos. Muni de mon GPS je voyais bien que les km n'avançaient pas très vite, mais je crois surtout que j'avais vraiment envie de prolonger au maximum cette virée dans le désert et que je n'étais pas si pressé d'atteindre l'arrivée. Ce n'était certainement pas le cas de tous ces coureurs du MDS pour qui cette dernière étape était synonyme de délivrance après une semaine aussi dure et qui avaient connu leurs quotas de coups durs pour quelques uns des meilleurs (comme l'abandon du 1er à 1 km de l'arrivée de la grande étape de 81km) comme pour les "anonymes" du peloton dont je fais habituellement partie!

 C'est finalement environ 1h40/1h45 après le départ (j'ai oublié d'arrêter mon chrono à l'arrivée, mais ça n'avait aucune importance) que le passage de la dernière dune débouchait brutalement sur la ligne d arrivée au village de Merzuga, une arrivée remplie d'émotion pour tous ces coureurs qui en terminaient là avec une superbe aventure sportive et humaine et qui méritent tous un énorme respect pour la performance accomplie!!!

Même à mon niveau, passer cette ligne d'arrivée du MDS était aussi un grand moment à défaut d'être une grande performance sportive, d'autant plus que j'ai eu la chance de croiser la meilleure féminine de la course, Laurence Klein, sponsorisée cette année par Allianz avec une équipe de 2 salariés du groupe, à qui j'avais envoyé quelques messages d'encouragement pendant la durée de cette épreuve par le site internet du MDS et avec laquelle j'ai pu échanger brièvement à l'arrivée. Une grande championne qui force l'admiration! J'ai aussi pu discuter avec l'un des équipiers Allianz sur son parcours pendant toute cette semaine et c'était naturellement très instructif! 

Après avoir difficilement récupéré le conducteur de notre véhicule après une longue attente, nous avons fait une halte au restaurant avant de refaire dans l'autre sens les heures de trajet pour rejoindre Ouarzazate le soir, prendre une bonne douche et nous retrouver le dimanche matin à la remise des récompenses de ce marathon des sables 2012. Une dernière occasion de côtoyer tous ces grands sportifs avant de regagner l'aéroport de Ouarzazate pour notre vol retour en direction d'Orly que nous atteindrons vers 22 heures.

 Cette petite escapade marocaine a constitué une belle parenthèse, presque irréelle tellement le cadre était magique et l'ambiance de cette course si particulière. J'ai pleinement vécu ces beaux moments et savouré à sa juste valeur la chance que j'avais de parcourir ces paysages du désert. Et le sable retrouvé dans toutes mes affaires au retour est là pour prouver que je n'ai pas rêvé cette belle aventure...

Il reste à voir si l'opportunité de courir tout le marathon des sables se représentera l'an prochain et, dans ce cas, si je m'estime capable de tenir la distance...Elle me semble en effet lointaine l'époque où plus les distances s'allongeaient et plus je semblais performant comme ça avait été le cas lors de mon 1er ultra-trail à l'île de la Réunion en 2007. Depuis, mon système digestif n'accepte plus les longues courses et met mon organisme systématiquement en hypoglycémie après 4 à 5 heures de course, et sur une épreuve comme le MDS ça risque fort d'être éliminatoire, même s'il s'agit d'alterner course et marche...

 Rendez-vous pour  d'autres aventures…Les prochaines épreuves approchent rapidement avec un trail breton de 32 km sur le sentier côtier du Cap Fréhel samedi prochain 28 avril, puis 15 jours + tard la course du viaduc de Millau : une grande variété dans les environnements et les paysages de ces courses à la base des joies ressenties dans ce sport...

Et pour illustrer ces propos, vous avez la possibilité de le voir en photos en un clic ICI!

 

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